Une journée de repos, mais Théa n’avait rien de particulier à faire voilà pourquoi elle était dans la cache symbionte, malgré l’air agréable elle était habillée plutôt légèrement un vieux short élimé en jean taille haute, un t-shirt Nirvana plus que délavée et des doc marteens rouge bordeaux abîmé par le temps. Elle n’avait jamais était dépensière et n’avais pas changé de taille depuis ses 16 ans, une grande brindille maigrelette. Des cheveux détachés façon wavy, un rouge à lèvre bordeaux, du mascara et du vernis noir, elle avait définitivement un look un peu grunge qui lui collait parfaitement. Là elle était en manque de clope, elles étaient devenus tellement chères, elle aurait tué (ou presque) pour pouvoir s’en griller une. Elle tremblait presque, elle soupirait régulièrement. Elle aurait pu se faire aider pour arrêter, mais elle ne voulait pas, c’était sa liberté, de se détruire les poumons.

Elle tournait en rond saluant les personnes qu’elle connaissait, demandant des nouvelles par pure politesse, sourire de façade, elle n’était pas vraiment là pour les symbiontes, elle était là pour deux choses elle haïssait les impériaux et deux des membres de sa famille avait décidé de tenter la symbiose et elle aimait sa famille, elle ne pouvait pas leur tourner le dos, donc elle avait suivi le délire. Même si elle restait constamment ou « presque » sur ses gardes, discrète, mais les surveillant tous. Elle avait parfois l’impression d’être la seule à avoir la tête encore sur les épaules.

Néanmoins Théadora avait l’esprit très ouvert et s’il y avait quelque chose qu’elle devait admettre c’est que tout ce qui touchait le monde extraterrestre la passionnait. Les symbiontes étaient plutôt du genre confiant, à part certaines pièces « spéciales », la plupart des endroits étaient accessible à tous. Elle ouvrit une porte, elle savait que c’était un laboratoire, elle voulait farfouiller un peu, sauf qu’elle n’était pas seule. Elle resta stoïque, elle n’était pas du genre à montrer sa surprise. Elle évita de le ou la dévisager, c’était un ou une alien. Un ou une alien qu’elle n’avait jamais vu, en général les aliens à part certaine exceptions étaient assez pudiques et se montrer peu aux « simples » humains comme elle.

Que faire ? Sourire pour être poli d’abord, s’appuyer sur l’épaule sur le cadre de la porte pour paraitre cool et détendue. En réalité elle n’était pas calme et détendue, elle était super-excitée. Il ou elle était grand ou grande, très grand, deux mètres peut être, il ou elle avait des mandibules aussi et une espèce de super armure elle aurait rêvé la toucher, mais se montrer tactile dès une première rencontre mauvaise idée. Toutes les cultures ne s’équivalait pas d’ailleurs peut-être que sourire était mal vu, montrer ses dents dans le monde animal c’était jamais rassurant par exemple. Elle était pommée, merde, que dire ? Que faire ? Elle tenta le truc le plus basique du monde.

- Bonjour, moi c’est Théa, je suis la nièce de l’hôte d’Az-legga et serveuse au Fuaim Giotàr.

Elle faillit dire qu’elle chantait aussi, mais pour la repérer il devait s’en foutre non ? Putain se serait du rêve de parler musique avec un alien. Apprécierait-elle ? Serait-elle capable de reproduire ? La musique existait-elle simplement ? Tant de question se bousculaient dans son esprit. Sans se rendre compte elle se mordilla la lèvre inférieure et s’il lui foutait un vent ? Ou ne comprenait pas les langues humaines ? Elle ne savait même pas si c’était un symbionte ou un simple alien ? Tant de questions et elle n’était pas télépathe, dommage. Quoi qu’elle aurait haït être télépathe à la réflexion, elle était parfois si franche et dur, qu’elle ne devait pas avoir que des fans.

- Et toi ?

Se présenter et demander comment l’appeler, elle n’allait pas continuer avec des « Hé toi ! ». Maintenant il fallait patienter, voir si il ou elle acceptait la communication, elle en crevait d’envie, ce serait certainement le truc le plus excitant qu’elle ferait de toute sa journée de repos. Elle n’avait pas de mission actuellement. Elle était libre, plus que libre et ouverte à découvrir l’univers.

Le laboratoire était vide aujourd'hui, pour une raison que Kabr ignorait et qui ne l'intéressait pas outre mesure de toute manière. Il s'était coulé discrètement de ses quartiers jusqu'au laboratoire pour chercher quelque chose pour son armure. Le cheyolite n'aimait pas travailler dans ce laboratoire froid, il ne faisait que venir chercher du matériel pour l'emmener dans ses quartiers, pour travailler au calme, dans un univers qui lui correspondait mieux et dans lequel il n'était pas obligé de porter son armure. Les Symbiontes avaient été assez compréhensifs pour surchauffer ses quartiers, qu'il puisse y vivre normalement, même si ce n'était pas toujours l'idéal, c'était déjà ça.

En passant dans les couloirs Kabr fit attention de ne croiser personne et de se rendre rapidement jusqu'au laboratoire. Il n'aimait pas croiser des gens, leur parler et répondre aux questions qu'ils pouvaient se poser. Il avait vite compris que la plupart des humains qu'il rencontrerait ici serait fasciné par ce qu'il était et par les autres formes de vies extraterrestres. La curiosité humaine à son encontre ne lui plaisait pas le moins du monde. Les humains ne lui plaisaient pas le moins du monde en fait, ils n'avaient pas l'intelligence de sa race et n'étaient pas très intéressants, que ce soit dans leurs conversations ou leurs capacités. Il n'y avait bien que les pouvoirs qu'ils semblaient développer qui pouvaient être objet d'étude chez eux. Mais Kabr n'avait pas encore essayé d'étudier cela, les humains n'aimaient pas être des cobayes, comme n'importe qui d'autre...

Son casque était pratique pour respirer, pour maintenir sa température, mais là il l'empêchait de bien voir ce qui se trouvait dans le laboratoire. L'alien soupira fortement dans son casque et le retira pour le poser sur un plan de travail, il aurait un peu froid pendant quelques minutes mais trouverait plus rapidement ce qu'il cherchait. De ses grandes mains, il farfouillait donc dans les objets dans le laboratoire, tout un tas de choses qui trainaient ou étaient rangées là-dedans. Il n'avait pas besoin de grand chose, juste quelques pièces pour réparer un peu son armure. Non pas qu'elle soit cassée, justement, il voulait prévoir ce genre de casses qui pourraient lui coûter cher si elles arrivaient au mauvais moment...

Avant qu'il ait pu trouver quoi que ce soit d'utile, le cheyolite entendit la porte du laboratoire. Il tourna la tête et fit pivoter son corps vers le bruit, regardant ce qui était entré dans le laboratoire. Une humaine, il supposait que c'était une femme à sa morphologie (il avait appris à les reconnaitre à force de se tromper). Son attitude lui parut étrange, Kabr n'était pas vraiment habitué à l'attitude humaine, il ne comprenait pas leurs mouvements, leurs tics et autres signes corporels qui leur permettaient de communiquer de manière non-verbale. Il se contenta de la regarder faire et reprit son casque pour le remettre. Elle l'avait vu sans et il n'appréciait pas du tout ça. Elle rajouta un "Et toi ?" après s'être présentée. Il n'en avait que faire, il aurait même aimé ne pas répondre, mais on lui avait fait remarquer qu'être plus aimable l'aiderait...

" Kabr, marmonna-t-il dans son casque en reprenant sa fouille du laboratoire. Tu n'es pas une hôte toi ? " Kabr parlait très bien l'humain, il avait appris efficacement mais avait un accent étrange et dur parfois. Il n'arrivait pas toujours à distinguer ceux qui étaient des hôtes des autres. Et il était toujours mal à l'aise en présence d'un hôte. Voir malpoli parfois. Mais comme les humains ne parlaient pas sa langue, il pouvait jurer en paix. Certains se rendaient parfois compte que ce n'était pas très poli, mais la plupart du temps, ils ne disaient trop rien...

Il avait remis son casque. Théa se sentit un peu gênée, mais comme d’habitude rien ne transperça son visage, seule une main dans ses cheveux pour les remettre traduit sa nervosité, mais cela pouvait être aussi bien un tic. Pourquoi avait-il remis son casque ? Par pudeur ? Par honte ? Par peur de lui faire peur ? Par principe religieux ou culturel ? Après tous les religieuses et certaines musulmanes se voilaient bien, certaines indiennes aussi et à une époque il était inadmissible qu’une femme ne porte pas de chapeau. Elle ne voulait pas le gêner, mais elle ne voulait pas se méprendre, alors elle devait insister un peu. L’univers était si vaste, peut-être qu’un jour elle devrait cohabiter avec des dizaines, des centaines, voire des milliers de race, l’arrivée des symbiontes avait tout changé.  

Kabr, masculin féminin aucune idée, la sonorité était assez sobre et puis même les sonorités terriennes n’étaient peut-être pas celle alien. Puis il n’était peut-être même pas sexué ou hermaphrodite ? Elle n’était pas scientifique, mais elle avait toujours beaucoup pensé comme maintenant. Même si elle ne le montrait pas son cerveau était sans cesse en ébullition et même si parfois elle était un peu bourrin, elle était plus délicate qu’on ne pouvait le penser. Elle croisa les bras, elle n’osait pas encore tendre le bras et pour serrer quelles mains ? Tant de précaution, Théa n’était jamais comme ça avec les humains, seulement avec les êtres venus d’ailleurs exceptés les symbiontes, ils vivaient dans des corps humains ils pouvaient bien essayer de comprendre leurs codes, après tout c’était eux qui étaient venus.

- Enchanté Kabr. Non je ne suis pas une hôte, je ne suis pas prête à partager mon corps, je pense être un peu trop égoïste pour ça et puis j’aime avoir mes secrets.

La franchise reprenait le dessus.  A vrai dire l’idée la répugnait, elle ne la tolérait que parce que sa précieuse demi-sœur était un hôte et qu’au grand jamais elle ne la rejetterait, elle l’aimait trop, elle lui avait sauvé sa vie, sorti de la drogue. Si elle n’avait rien contre les symbiontes, elle n’avait pas de fascination à leur sujet au contraire de sa sœur. Elle avait le même sentiment qu’elle éprouvait envers les animaux, elle ne les aimait pas spécialement, ne les détestait pas non plus, mais les respectait car il était des êtres vivant respectables, pas comme les impériaux, voilà pourquoi elle n’était pas humaniste. Il y avait des humains cons et d’autres moins, avec les sonaaqs c’était exactement pareil.  Elle commença à avancer et prit n’importe quel objet pour s’occuper les mains, elle ne savait même pas à quoi cela servait c’était alien.

- Et vous ? Vous n’êtes pas un hôte non plus ? Ils sont plus policés habituellement, à par les plus vieux grincheux comme Az-legga parfois j’ai envie de lui arracher la tête, elle leva les mains soudainement se rendant compte de sa possible gourde, je te rassure je plaisante.

A moitié en réalité, mais elle ne l’aurait jamais fait, elle en avait juste parfois terriblement envie. A vrai dire Suzy et son sonaaq était pareil Az était un sacré numéro, Phil aussi remarque, ils s’étaient bien trouvé ses deux forts de caractères. Elle tenta un sourire, réflexe purement humain pour rassurer, bien qu’elle sache pertinemment qu’elle avait une chance sur deux de faire l’inverse.  Elle reposa l’objet qu’elle avait pris, parce qu’elle ne savait pas quoi en faire, elle n’osait bombarder son interlocuteur de question, même si elle en mourait d’envie. Sa voix en tout cas était particulière rien qu’à l’entendre elle aurait su qu’il n’était pas humain, malgré tout son français ne semblait pas mauvais du tout. Elle avait terriblement envie de communiquer, de s’occuper, habituellement avec un humain dont elle aurait voulu quelque chose elle aurait joué de son charisme, mais là ce n’était pas un humain, elle ne risquait de ne lui faire ni chaud ni froid. Elle passa une nouvelle fois sa main dans sa chevelure et maintenant elle faisait quoi ? Elle eut soudain une idée et prit un objet au hasard, elle le montra.

- Vous savez ce que c’est ?

Après tout, même les humains ne savaient pas tout sur ce qui existait sur terre alors pourquoi les aliens, ça aurait été ridicule de croire l’inverse, personne n’avait la science infuse, enfin elle pensait. Bien sur les dons avaient commencés à se développer chez certain humain, elle en faisait partie, mais ne savait et surtout elle ne se doutait pas de la diversité des dons et des possibilités des créatures de l’univers.

Au moins, elle n'était pas une hôte. Kabr se sentit soulagée de l'apprendre, il n'aurait réellement pas toléré la curiosité d'une telle personne. Là, une simple humaine, les choses étaient encore acceptables, même si il aurait aimé éviter. Au moins, elle ne lui posait pas de question. Certains l'auraient déjà assommé à force de questions sur lui, sur son monde, sur ce qu'il était et bien d'autres encore qu'il ne pouvait même pas concevoir. Certains avaient même déjà osé demander des choses sérieusement personnelles ou gênantes, des choses qui dérangeaient Kabr même quand il n'avait pas besoin d'en parler...Ah vraiment ces humains...Elle semblait beaucoup plus polie que tous ceux qu'il avait rencontré jusqu'à présent. Un bon point pour elle.

C'était une humaine étrange à tous points de vue de toute façon, Kabr avait remarqué qu'elle avait pris quelque chose dans les mains. Un objet qu'il ne connaissait pas non plus et qui devait venir d'une autre race extraterrestre parmi toutes celles des Symbiontes. La jeune femme, il estimait qu'elle était jeune sans réellement en avoir la certitude, semblait aussi inquiète de savoir si elle était une hôte. Kabr émit une série de clic et de grincement à sa question, n'importe quel cheyolite aurait compris son agacement et ce serait arrêté là. Mais elle n'était pas cheyolite, elle ne pouvait pas réellement comprendre, juste deviner...Il renifla un peu bruyamment à l'intérieur de son casque, cherchant à calmer ses nerfs à l'évocation de la possibilité qu'il soit un hôte.

Quant à la suite, l'envie d'arracher des têtes ne lui parut pas étrange. Il avait tout le temps ces envies-là. En revanche, le fait qu'elle "plaisante" était plus compliqué à cerner. Elle ne ressentait pas vraiment cette envie de tuer des gens ? Ou alors il avait mal compris quelque chose et arracher une tête ne signifiait pas la même chose pour lui et pour elle. " Je ne suis pas un hôte. Je ne veux plus l'être, hors de question, " cracha-t-il avec des cliquetis supplémentaires que faisaient ses mandibules en bougeant. Il s'était un peu emporté, il ne voulait pas lui faire peur, quoi qu'il aurait eu la paix ainsi...

Cette humaine n'arrêtait pas de toucher ses poils. Enfin, ses cheveux, c'était comme ça qu'on appelait les longs poils crâniens qu'ils avaient, les humains. Il ne savait pas bien ce que ça voulait dire, ni même pourquoi elle faisait ça, si ça avait une signification ou qu'elle aimait juste bien ça. Étrange...Et soudainement, elle attrapa un objet qui traînait. Un des objets dont il avait besoin. Coup de chance ? Ou alors il n'avait pas correctement cherché... " Je sais ce que c'est oui. " Elle ne lui avait pas demandé ce qui c'était, uniquement si il savait. Les humains devraient mieux poser leurs questions se dit Kabr en souriant dans son casque. Ah vraiment ces humains...Des petites choses qui ne réfléchissaient pas beaucoup...

Cependant, cette question sans intérêt pourrait au moins lui permettre de demander quelque chose. Il n'aimait pas poser de questions aux humains, mais parfois sa curiosité de scientifique reprenait le dessus, même si il n'était qu'un cryptographe, certaines choses le taraudaient. Il fit un pas vers elle pour se rapprocher. " Je te dis ce que c'est si tu réponds à une question que je me pose. C'est acceptable ? " Elle pouvait dire non, elle pouvait prendre cette curiosité assez mal, même si l'échange d'informations semblait, pour Kabr, une option très acceptable de discussion. Une des meilleures en fait d'après lui, au moins on ne faisait pas que le bombarder de questions et il avait aussi quelques réponses...

Des cliquetis un bruit distinct, mais cela pouvait dire tout et n’importe quoi, elle eut un frisson d’excitation, c’était tellement fascinant et un peu excitant, pas sexuellement parlant, ça aurait pu remarque après tout peut-être qu’à l’avenir se formerait des couples biracials. Bon dieu, toutes ses perspectives lui donnait le tournis. Elle savait par le symbionte de Suzy, que par miracle certaine race avait des compatibilités et pouvait se reproduire. Elle eut un rire nerveux, intérieur, heureusement qu’il ne lisait pas dans ses pensées, enfin elle espérait, enfin cela semblait être le cas ou alors il était très très poli et patient. Elle pensa très fort à Jonas son cousin, son corps musclé et tatoué, ses yeux d’un bleu de glace, il était tellement sexy, des milliers de filles fantasmaient sur lui, elle n’avait rien de plus à part son lien de parenté et la musique, parfois elle était dingue de jalousie, il la rendait folle, voilà au moins si il lissait ses pensées il était rassuré ou pas, être attiré par son cousin c’était un peu malsain, mais ils avaient vécu leur enfance ensemble ils avaient le même âge et aujourd’hui avaient même leur propre groupe de musique, qui serait peut-être à compléter un jour, mais elle n’était pas certaine de pouvoir partager ce moment si intime, elle l’avait déjà dit elle était égoïste.

On l’avait forcé, c’était évident à devenir hôte, sans doute les impériaux, Théa n’était pas sans cœur elle éprouva de la peine pour lui, mais ne le montra pas, elle détestait être prise en pitié et elle supposait que l’inverse était identique. La pensée de ne plus contrôler son corps, ses actes, les gens avaient-ils parfois des sursauts de conscience ou alors c’était le néant, comment savoir, les symbiontes ne faisaient pas ça et c’était un sujet extrêmement tabou impossible d’en parler. Elle serra les dents, ne rien montrer, rester convenable, ça on lui avait bien appris, son père était bon, mais assez sévère comme son oncle en fait et son troisième oncle également presque tous du même bois pas exactement mais presque. Bien sûre jeune adulte elle s’était rebellée et avait été tout sauf convenable, mais il restait des traces malgré tout, quand on a passé les trois quarts de sa vie à être élevée d’une manière on ne change pas du jour au lendemain.

Quand elle montra de l’objet il lui répondit qu’il savait ce que c’était et cette fois cela la fit sourire pour de vrai, elle était ravie, son regard saphir pétillait sûrement. Elle le tenait délicatement elle ne voulait pas risquer de l’abîmer, si il aurait fallu des gants en plus, il n’aurait pas trainé ici.

- Ça sert à quoi ? demanda-t-telle avec sa voix rauque de fumeuse.

Bon elle allait se liquéfier d’impatience, sauf qu’en même temps qu’elle avait posé sa question il lui en avait posé une autre, elle ne se démonta pas et s’excusa simplement, elle estimait qu’il avait la priorité, c’était elle qui était venue l’embêter.

- Vous d’abord ? Vous pouvez me posez toutes les questions que vous voulez.

Enfin presque, mais ce n’était pas le moment de caser l’ambiance et si elle ne voulait pas répondre et bien elle ne le ferait pas et puis voilà tout. Elle était vraiment curieuse de ce qu’il allait lui demander il avait dû rencontrer tant d’espèce, elle devait lui sembler insignifiante, enfin pour elle c’était une nouveauté, mais pas pour lui. Elle fit un sourire qui se voulait encourager et qui devait dévoiler ses canines un peu pointues, elle les avait toujours eut comme ça.

La situation aurait pu échapper à Kabr, il se trouvait dans le laboratoire avec une humaine très curieuse et fort étrange alors qu'il ne devait passer ici que quelques minutes pour récupérer des objets essentiels à son système de survie climatique. La prochaine fois, il enverrait quelqu'un pour aller chercher ça à sa place, avec la bonne description ou un dessin, n'importe qui aurait pu trouver les objets dont il avait besoin. Même cette humaine en était capable, même si elle ne l'avait pas fait exprès. Malgré le fait que les humains le laissaient généralement ennuyé, il se trouvait qu'il avait une question qu'il se posait à propos de cette blondinette devant lui. Un petit arrangement entre eux serait une option envisageable pour se sortir de cette histoire, il lui poserait une question et répondrait à une des siennes, un échange simple et égal.

Elle avait déjà relancé une autre question alors qu'il n'avait pas parlé de leur arrangement. Mais elle accepta quand il lui en parla, elle ne semblait pas bien difficile. Quoi qu'elle fut très curieuse, à ce qu'il paraissait, elle aurait surement beaucoup plus de question sur lui qu'il n'en aurait jamais sur elle. Maudits humains... " Pourquoi est-ce que tu tripotes tes poi...cheveux comme ça ? Je trouve ça étrange, je ne comprends pas trop ce que ça veut dire. Est-ce que ça veut dire quelque chose ? " Peut-être que cela faisait deux questions au final, ou une question en deux parties. Rien de très alarmant d'après lui, en plus elle avait déjà une question d'avance. Il la scruta un peu, cherchant dans ses yeux ou ses actes un semblant de réponse avant qu'elle ne l'avoue d'elle-même.

Ecoutant d'une oreille attentive la réponse, Kabr reprit son examen de la salle et attrapa dans l'une de ses quatre mains un objet dont il avait besoin, quelque chose qui ressemblait fort à un tuyau très flexible. Kabr pointa du doigt l'objet que tenait dans ses mains la petite blonde et tendit une autre main vers elle, comme pour le réclamer. " Cet pièce est un radiateur compact, j'en ai besoin pour réparer mon armure. Puis-je l'avoir s'il vous plait ? Je doute qu'il vous serve à vous. " Il tâchait d'être poli pour avoir ce qu'il désirait, en plus de détester la vulgarité, il savait que c'était le meilleur moyen pour obtenir quelque chose dont on avait besoin. Il était cependant légèrement exaspéré de perdre ainsi du temps, son précieux temps dont il avait besoin pour aider les Symbiontes et pour tâcher de se renseigner sur les Impériaux qui régnaient ici...

- Mes cheveux ? Elle ouvrit des yeux rond et éclata de rire, non elle se moquait, elle trouvait juste ça cute. Sérieusement, je ne sais pas, ce sont des petites mimiques qu’un humain ne contrôle guère, c’est je crois du langage corporel, ça cache une émotion, qui peut être différente d’une personne à l’autre alors c’est vachement compliqué. Ca peut-être le stress, l’attente, la séduction même, pas que je tente de vous séduire, ajouta-t-elle rapidement avec un sacré dépit, fallait pas croire elle avait beau préféré, le rock ou le jazz, elle pouvait être une sacrée rappeuse. Elle se mordilla la lèvre inférieure. Certaine personne sont super douée pour cacher ça, j’avoue que ce n’est pas mon plus grand talent, mais vu que les sonaaqs y pigent que dalle aussi ça se pose pas de soucis.

Bon il était temps qu’on passe à un autre sujet, ça commençait à déraper. Elle se tût donc en attendant la réponse à sa question à elle, donnant-donnant un truc qu’elle connaissait bien. Heureusement qu’elle avait ce truc bidule alien dans les mains car elle ne savait plus trop quoi faire de ses mains à présents. L’alien heureusement ne sembla pas trop perturbé par tout ce qu’elle venait de dire, enfin bon en réalité elle n’en savait rien. Il lui expliqua ce qu’elle tenait dans les mains, elle se sentit un peu benêt et elle tendit rapidement l’objet, en effet elle en avait nullement besoin.


- Votre température ne se régule pas seule ?

La question était un peu bête, simple, mais en même temps elle n’avait pas fait S au lycée, tout ce qu’elle connaissait de biologie était relativement simpliste. Elle allait faire une comparaison avec les lézards, mais bon elle n’était pas stupide à ce point et se retint, se contendant de toujours tendre l’objet, s’il ne voulait plus lui parler après, c’était peut-être sa dernière question. Quelle stupide question pour un être qui ne se montrait pas souvent, elle trainait souvent dans le coin en espérant trouver Suzy, mais elle était constamment sur le terrain et elle savait à peine la moitié des choses, qu’elle faisait c’était terrifiant quelque fois. Elle détestait ses moments où elle était dans le noir, mais elle n’était pas un hôte et même si les symbiontes coopérait avec les humains, en réalité ils n’avaient pleinement confiance qu’en eux, aux humains on donnait les petites missions, bien qu’elle avait bien l’attention de faire changer ça, avec deux membres de la famille dans l’arène, elle aurait peut-être un quelconque poids.

- Je peux vous laisser. Je cherchais surtout ma sœur et visiblement elle n’est pas là.

Elle s'était mise à rire à la question de Kabr, cela voulait dire que c'était ridicule ou idiot. Il savait que le rire était plus souvent moqueur qu'autre chose et il se renfrogna dans son casque. Au moins, elle expliqua pourquoi elle entortillait ses cheveux et jouait avec de la sorte. Il trouvait cela étrange, montrer ses émotions comme ça, en se tripotant soi-même. Il remarqua qu'elle se mordait la lèvre également, il jugea que c'était du même ordre, une manière pour les sentiments de ressortir. Aucun Cheyolite ne faisait ce genre de choses, les émotions passaient par les bruits qu'ils produisaient. Et Kabr émit une série de clics distincts, qui signifaient son intérêt pour ce qu'elle lui racontait mais aussi un certain agacement à passer pour un idiot auprès d'une créature qui ne savait pas reconnaitre un radiateur. Ce temps perdu à expliquer des choses à quelqu'un incapable de les comprendre était légèrement agaçant mais tellement habituel dans cet endroit...Kabr passait son temps à expliquer des choses aux humains Symbiontes et aux quelques hôtes qu'il acceptait de voir. Ceux-là étaient encore les moins bêtes, même si ils étaient ceux peu dignes de confiance.

La nouvelle question de la femme blonde le suprit. Il la regarda au travers de son casque, la fixant un moment de ses quatre yeux que l'on pouvait voir au travers de son casque. La question le surprenait autant que le fait qu'elle l'ait posée, ce n'était pas particulièrement malin de penser cela mais le chemin de pensée, lui, était intéressant. Il émit une sorte de rire, cliquetant et étrange, qui résonna un instant dans son casque. " Ma température se régule aussi bien que celle des humains. Ma planète est beaucoup plus chaude que la Terre, une température froide pour moi est normalement 40°C. Vivre sur Terre pour moi, c'est un peu comme si vous viviez en permanence dans votre pôle Sud. J'ai besoin de mon armure pour maintenir une température vivable. Sauf dans mes quartiers, ils sont bien chauffés heureusement. " De ses deux mains libres, Kabr chercha dans le laboratoire les autres éléments dont il avait besoin et les trouva plus rapidement qu'il le pensait. Il en accrocha certains à sa ceinture, en gardant d'autres dans deux de ses mains.

Il avait cessé de prêter attention à la petite blonde, quand il entendit encore sa voix, il fut surpris de voir qu'elle n'était pas encore partie. Il retourna sa tête vers elle, légèrement penchée. " J'ai trouvé ce que je cherchais, je vais retourner dans mes quartiers pour réparer mon armure. " Il allait repartir mais s'arrêta et se tourna totalement vers elle. Il s'inquiétait de savoir ce qu'elle faisait dans cette résistance, cette petite blonde, pour une raison qui lui était encore inconnue. " Que faites vous, pour les Symbiontes, vous ? Il ne me semble pas que vous soyez scientifique ou chercheuse, je ne vous ai jamais vu pendant nos réunions. Vous êtes une de ces personnes qui vont dehors...? " Il n'y avait aucun jugement de valeur dans son ton, il ne se permettrait pas de laisser ce genre de choses transpirer quand il parlait à quelqu'un. Ou alors quand il n'aimait vraiment pas cette personne ou qu'elle avait dit quelque chose de très stupide et qu'il ne pouvait pas s'empêcher de la mépriser pour ça. Cette femme n'avait pas encore passé ce stade.

Théadora écoutait attentivement l’explication de l’alien et opinait calmement, elle ne semblait pas du tout dérangé par l’allure de Kabr ce qui traduisait une ouverture d’esprit assez exceptionnelle, elle ne le dévorait même pas du regard, leur différences physiques n’était pas du tout ce qui la questionnait le plus. Leur culture elle l’intéressait beaucoup plus, souvent elle chantait pour les plus curieux et sociaux, même si elle n’était pas attaché à eux, elle rendait volontiers service, en ramenant des choses du monde extérieur. Une planète brûlante, enfin pour elle, ce n'était que ses critères d'humaine, c'était vraiment passionnant. Si il n'y avait eu que les symbiontes, elle aurait aimé explorer l'univers, mais il y avait les impériaux et cela l'avait refroidie sur le fait de poser ses pieds sur une autre planète. Elle attendait sa réponse, finalement c’était lui qui allait partir, elle s’écarta automatiquement pour le laisser passer.

- Je vis dehors en effet. J’ai arrêté l’école trop tôt pour être scientifique, j’aide surtout en listant les impériaux, je suis une artiste, je chante et ce métier m’offre une porte ouverte dans toutes les demeures en passant par la porte des employés. Parfois je me débrouille pour en savoir plus.

Parfois et elle n’expliquerait pas comment, la guerre c’était la guerre et puis c’est tout.  Elle sauta sur l’occasion, la musique sa passion dévorante, sa seule passion pour faire tout court, elle n’était pas vraiment touche à tout.

- La musique existe-t-elle chez vous ? A quoi elle ressemble ?

Elle s’appuya sur un mur, elle semblait à présent relaxée. Elle était dans un terrain qu’elle connaissait et qu’elle appréciait.  Elle était douée en langue, les aliens étaient toujours étonnés de la voir répéter des choses venant de chez eux. Les impériaux ne faisaient pas d’effort pour apprendre les langues autre que celle de leur hôtes, ils avaient des traducteurs très sophistiqués. C’était probablement plus simple, leur empire étant immense il y avait trop de langue pour imposer une seule langue officielle.

La vie des humains était si mystérieuse, tout comme le monde, là-dehors, que Kabr ne verrait sans aucun doute jamais. Il voulait le voir, le monde des humains, savoir de quoi il était fait, ce qui le faisait vivre, comment il tournait…Mais il ne pourrait pas. Il y avait peu de chances que les choses lui permettent un jour de sortir de la cache Symbionte qui l’abritait. Peu de chances qu’il puisse en effet découvrir le monde des humains. Il y avait tant de choses à y découvrir pourtant, surtout une grande variété de langues qui lui auraient bien servi pour ses travaux de cryptologie…La petite blonde avait en effet cette chance, il s’en était douté. Il commençait à pouvoir reconnaitre, chez les humains, cette volonté de liberté et à détecter ceux qu’on ne pouvait enfermer bien longtemps. Il avait cru voir ça chez elle, ce trait de caractère tellement humain…Il avait eu raison. Cette petite humaine ne se laisserait jamais facilement enfermer. Et heureusement, c’était une qualité essentielle d’un Symbionte d’après Kabr. Comment lutter efficacement contre quelque chose si on peut accepter de se faire enfermer et se résigner quand cela arrive… ?

Kabr ne répondit pas tout de suite quand elle lui dit qu’elle pouvait aller dans les demeures des fortunés, grâce à la musique et au chant. Il ne comprenait pas vraiment le principe mais ce n’était pas ça qui l’occupait à l’heure actuelle. C’était surtout cette possibilité d’aller dehors. Il se demandait surtout si elle accepterait de récupérer des choses pour lui, des choses du monde des humains auxquelles il aimerait beaucoup avoir accès. Alors qu’il s’apprêtait à lui en parler, elle reprit la parole pour lui reposer des questions. Il était étonné de la curiosité polie de cette jeune femme, elle ne faisait pas l’hystérique ni la groupie. Elle se contentait de poser des questions logiques par rapport à ce qu’elle semblait aimer et ce qui l’intéressait. Une étonnante faculté qu’il n’avait pas vu souvent, les humains posaient souvent trop de questions, à tort et à travers, sans s’occuper de savoir si toutes les réponses allaient les intéresser ou non. Ils se contentaient de mitrailler les questions et voir par la suite ce qu’ils allaient bien pouvoir faire avec les réponses ainsi obtenues…

« Heu oui la musique… » Kabr émit un claquement très sonore avec ses mandibules. Il n’était pas friand de musique, ce n’était pas quelque chose de répandu dans sa caste et il n’avait jamais eu envie de s’y intéresser plus que cela. « Pour tout dire, je ne sais pas comment est la musique de chez moi. Je n’en ai jamais écouté, mais je crois qu’elle existe. Chez moi, les gens sont triés par caste, vous voyez, et nos domaines ne se croisent jamais. Je suis né dans la caste des scientifiques, des cerveaux qui s’occupaient d’améliorer la technologie et la vie des autres, je n’ai jamais eu besoin de m’intéresser à la musique ou à ce genre de loisirs. Je sais que cela peut faire bizarre à un être humain, la dernière fois que j’ai expliqué cela, on m’a regardé avec de grands yeux. » Les humains trouvaient toujours bizarre leur fonctionnement, Kabr ne comprenait pas vraiment pourquoi, c’était une simple question d’optimisation des choses, rien de plus. Le grand alien s’avança à nouveau vers la jeune femme et baissa la tête pour se rapprocher un peu plus d’elle, sans aucun signe menaçant dans son attitude. « Si vous le permettez, j’aimerais vous demander de me trouver quelque chose, la prochaine fois que vous sortirez. Je ne sais à qui le demander et vous semblez raisonnable et intelligente, je pense pouvoir vous le demander. »

Théadora était un drôle d’oiseau, autant parfois elle ne pouvait pas tenir en place, autant parfois elle se montrait délicate au possible, ça dépendant singulièrement de son humeur, on pouvait la qualifier de lunatique. Pour le moment elle était d’une humeur charmante et patiente car on ne la prenait pas trop de haut et ce n’était pas toujours le cas avec les symbiontes qui pouvaient parfois être un peu pédant. Plus vieux, plus intelligent ou plus avancés technologiquement, beaucoup étaient bien plus évolués qu’elle il ne fallait pas le nier, elle n’était qu’une simple serveuse et chanteuse, elle le savait, mais ce n’était pas pour autant qu’il était poli de constamment lui rappeler. Elle écouta son interlocuteur, pour elle c’était les gens éberlués les bizarres comme si on pouvait de s’attendre dans l’univers que tout le monde fonctionne comme les humains, c’était d’un nombrilisme indécent.

- Je ne suis pas très surprise, c’est idiot de penser que dans l’univers tout le monde fonctionne comme les humains. Si vous trouvez quelque chose, pensez à moi.

De plus il lui semblait que dans certaine culture il existait aussi des castes, mais elle n’était pas assez cultivée pour en faire une démonstration, Susannah aurait pu. «De grand yeux » la fit sourire il lui semblait que c’était typiquement un des gestes étranges que pouvait avoir les humains que venait de souligner Kabr, il était sans doute plus imprégné qu’il le pensait, à moins qu’elle ne l’ait pas assez observé, elle avait évité de le défigurer, mais il possédait plus de yeux qu’elle. La suite la fit hausser les sourcils et elle dut serrer les dents pour s’empêcher de rire, intelligente ne serait pas le premier adjectif qui lui serait venu à l’esprit pour la qualifier, à la limite raisonnable pouvait passer crème si on la comparait à l’exubérante Suzy, mais elle n’était quand même pas sûre de l’être. Enfin ce n’était pas déplaisant d’être considérée ainsi par un être venu d’ailleurs, elle eut un sourire amical et répondit très rapidement.

- Je ne vois aucun problème à cela, je travaille dans une des entrées de la cache des symbiontes et une partie de ma famille est assimilée on va dire, je passe souvent, alors je peux sans soucis faire quelques course pour vous. Je n’aimerai pas vivre enfermé ici, ne put-elle s’empêcher de s’ajouter avant de songer que ce n’était pas très délicat. Pardonnez-moi, fit-elle penaude.

Nerveuse de nouveau, elle passa encore une main dans ses cheveux, puis elle songea que maintenant que Kabr en connaissait la signification elle allait devoir éviter. Elle croisa les bras et ajouta.

- De quoi avez-vous besoin ? Si c’est facile à trouver je peux tout vous ramener demain.

Elle avait une bonne mémoire pour les mots, c’était un peu essentiel quand on devait monter sur scène.

L'alien essayait d'être respectueux et de dire les choses qu'il pensait, à la manière des humains. Mais il ne savait pas si cela était le cas ou pas, si ce qu'il disait était pris de cette manière respectueuse. Il lui semblait que si ça n'avait pas été le cas, la petite blonde aurait réagi, elle lui aurait dit quelque chose et serait partie peut-être. En tout cas, elle ne serait pas restée comme ça, à continuer de l'écouter. Et puis, elle accepta d'aller chercher ce dont il avait besoin. Ou plus envie en l'occurrence. Il n'avait pas besoin de grand chose, il avait surtout des envies. Jusqu'à présent, il n'avait pas pu les assouvir, il était difficile pour lui de se procurer ce dont il pouvait avoir envie sans sortir de cette cache. Heureusement, elle était là et avait accepté sa modeste requête. Kabr claqua des mandibules sous son casque, le son était différent de celui produit quand elle avait parlé de la musique. Mais les modulations de ces claquements étaient imperceptibles pour des oreilles humaines, ou du moins, des oreilles non-habituées à entendre ce genre de sons.

" Je sais que, sur votre planète, vous ne parlez pas tous la même langue. Ici, si j'ai bien compris, tout le monde parle français. Mais j'aimerais trouver des échantillons d'autres langues que vous parle, vous terriens. Est-ce que cela serait possible ? Je suis assez curieux, en général, et connaitre ces langues me plairait beaucoup. Si vous pensez que c'est trop compliqué, je comprendrais. " Il n'avait pas la moindre idée d'où se procurer ces extraits d'autres langues, ni même si cela lui serait réellement utile. Mais il avait un esprti acéré et, avec ce qu'il connaissait du français, Kabr pourrait bien être capable de compléter les autres langues qu'elle pourrait bien lui apporter. Il doutait que les langues terriennes soient si différentes les unes des autres que cela, ni qu'elles soient très compliquées non plus.

Il attendit sagement la réponse de la jeune blonde, il avait besoin d'elle et était prêt à lui rendre service en retour. Après tout, les échanges de bon procédé semblaient être une norme chez les humains et le principe ne dérangeait nullement Kabr. C'était même plus appréciable que d'avoir à rétribuer une personne avec de l'argent ou une récompense, l'échange était bien plus sain. Et l'argent n'ayant jamais eu une grande importance pour lui, il ne voyait pas l'intérêt de payer quelqu'un avec pour quelque chose. Content qu'elle accepte de lui rendre ce service, il allait maintenant retourner dans ses quartiers, où il pourrait enfin enlever son armure et commencer à se détendre quelques peu. " Je vous remercie et je vous devrais un service. Je vais vous laisser désormais, merci d'avoir discuté avec moi. N'hésitez pas à venir me voir si vous trouvez ce que je cherche. Ou si vous avez quelque chose à me demander. "

- Oui les langues… Je suis françaises, mais je parle anglais et suédois couramment,  une partie de mes chansons étaient en anglais, je dois avoir un dictionnaire, je pourrais vous aider si cela vous aide, pratiquer est souvent la meilleur solution dans l’apprentissage d’une langue, mais si vous préférez vous débrouiller seule je vous laisserai. Ma demi-sœur parle aussi le suédois car sa belle-mère l’étais, nous avons probablement des méthodes d’espagnol et d’allemand, sinon j’ai un bon bouquiniste je peux vous trouver tout le nécessaire pour presque rien. On a plus d’une centaine de langue, mais l’anglais est considéré comme la langue la plus importe, le mandarin, l’espagnol, l’hindi et l’arabe sont très importante aussi parlé par plusieurs centaine de million de personne… Théa se stoppa une boule à la gorge subitement, elle avait un instant oublié l’épidémie, la guerre civile et l’invasion. Enfin dans le passé, maintenant nous sommes beaucoup moins. Votre langue à l’air très intéressante, mais je ne sais pas si des cordes vocales humaines pourraient la reproduire.

L’alien la remercia pour son aide et Théadora eut un sourire assura que ce n’était rien du tout, ce qui était vrai, la seule langue qui ne l’avait jamais intéressée était l’anglais car elle espérait avoir une carrière internationale.  Maintenant elle se considérait comme presque bilingue, même les véritables anglais peinaient à deviner l’origine de son accent. Elle n’avait pas réussi grand-chose dans la vie, mais la musique oui, elle savait chanter, jouer de la guitare, avait débuté le piano en apprenant avec un synthé prêté par un de ses amis et bien sûre pouvait chanter aussi bien français qu’anglais. Elle fixa Kabr, il semblait à présent pressé de partir et elle n’allait pas le retenir plus longtemps, elle n’était pas une geôlière tout de même.

Cependant une idée traversa son esprit. Elle sortit son portable, pas n’importe lequel un truc arrangé par les symbiontes pour éviter que ses conversations soit espionné, elle en avait deux un ou elle faisait mine d’être la fille normale qui avait du mal à trouver ou chanter et l’autre pour les combats des symbiontes c’était ce numéro qu’elle comptait donner à Kabr. Elle chercha dans ses poches et ne trouva qu’un ticket de caisse du Burger Paradise, un des derniers lieux où on servait encore de la bonne viande. Elle n’avait qu’un crayon noir khôl pour les yeux et s’en servit pour noter son téléphone. Elle lui tendit le bout de papier jusqu’à ce qu’il le prenne et remis son crayon khôl à sa place, c’est-à-dire son décolleté inexistant.

- Ne me remerciez pas pour si peu, ce n’est pas vraiment pas grande chose, ne vous pensez pas redevable non plus, je n’ai besoin de rien et je touche du bois. Elle toucha un établi. N’hésitez pas à m’envoyer un message ou à m’appeler si vous avez besoin d’aide ou quels sont vos préférence pour débuter l’apprentissage d’une nouvelle langue, il y en a tellement.

Elle préférait se concentrer sur celle extraterrestre depuis l’arrivée de ces derniers, le mandarin ou l’espagnol lui semblait nettement moins impressionnant à présent. Elle fit un au revoir des mains, elle n’osait pas le toucher, elle ne savait pas si cela était permis ou tout simplement poli, ils ne venaient pas du même monde, faire un faux pas était si facile.

- Bon et bien à bientôt j’espère, ce fut un plaisir de converser avec vous. Bonne journée à vous.

Elle quitta la pièce, elle était venue chercher sa sœur, mais ne l’avait pas trouvé. Elle se décida d’aller chercher Seda plutôt, elle aimait bien chanter avec cette enfant venue d’un autre monde, cela l’apaisait.