Faction

Les Humanistes

     Le mouvement Humanité est né du chaos des premiers temps de l’épidémie, le 12 décembre 2013 exactement, quand quelques centaines de militants ont pris d’assaut un bâtiment de la NASA pour réclamer la tête des extraterrestres qui avaient attiré le malheur sur leur planète. La manifestation a vite tourné à l’émeute, entraînant de nombreux blessés et même un mort par asphyxie. Dans les mois qui ont suivi d’autres organisations dites « humanistes » ont fleuri un peu partout dans le monde, certains plus radicaux dans leurs actions que d’autres mais toutes ayant en commun le rejet de la présence extraterrestre sur Terre. L’arrivée des Impériaux quelques mois plus tard a donné un nouveau tour au mouvement, entraînant de nombreux abandons au fur et à mesure que la conquête poursuivait son cours mais aussi une radicalisation de ceux qui ont choisi de s’engager dans les milices résistantes. Dans cette région du monde au moins, les milices ont fini par être défaites mais certains de leurs membres ont réussi à échapper à la justice impériale en plongeant dans la clandestinité.

     Aujourd’hui il n’est plus bon de s’afficher comme Humaniste à Paris, mais cela ne veut pas dire qu’ils n’existent plus. Le tout récent attentat contre la vente aux enchères des places d’hôte de courte durée, qui a fait vingt-trois morts et une centaine de blessés, a d’ailleurs été revendiqué par un groupuscule de la mouvance.

     Comme leur nom l’indique, les Humanistes ne sont formés que d’êtres humains purs et durs qui ne font confiance à aucun extraterrestre – mais c’est peut-être bien là leur seul point commun. Contrairement aux Impériaux ou aux Symbiontes, ils ne forment pas un groupe à proprement parler mais un nombre infini de mouvances plus ou moins organisées. Certaines, héritières des milices résistantes qui ont prêté main forte aux armées officielles, ne voient que le recours à la violence pour affaiblir l’ennemi, tandis que d’autres se cantonnent à des opérations de sabotage ou encore à des publications clandestines.

     Il semblerait qu’il existe trois réseaux humanistes sur Paris, qui regroupent la plupart des opposants au régime. On compte par ailleurs quelques individus qui travaillent en solitaire ou en petit groupe, mais ils inquiètent moins les autorités de par leur force de frappe limitée.

     Nobody : Très violente et extrémiste, Nobody n'a peur de rien et ne recule devant rien. Actions violentes, attentats, agressions, leurs méfaits sont nombreux et peuvent paraître chaotiques et aléatoires. Donner son sang pour la Terre semble être le principal crédo de ce groupe dans lequel on n'entre pas si facilement. La cellule serait dirigée par le hautement recherché Icare Belami et son bras-droit Balem de Beauvoir, avec l’aide de trois lieutenants. Concernant les humains avec des dons, les Nobody sont très réticents et soupçonneux, convaincus que seuls ceux qui ont été hôtes ont développé ce genre de dons surnaturels. La plupart des membres de Nobody ont entre 20 et 35 ans.

     La Terre appartient à l’Humanité – voilà qui pourrait résumer la pensée humaniste, même si certains d’entre eux trouvent à ce slogan un relent nationaliste dans lequel ils ne se reconnaissent pas forcément. Il y a quasiment autant de profils que d’individus, certains sont des intellectuels inquiets du mode opératoire des Impérialistes mais qui n’arrivent pas pour autant à faire confiance aux Symbiontes (tout aussi parasites à leur façon), d’autres des hommes blessés qui ont perdu des proches durant l’épidémie ou la guerre et qui tiennent les extraterrestres pour responsables du massacre ou encore de purs idéalistes convaincus de faire pour le mieux en s’engageant pour leur propre race. De manière générale les circonstances ont instauré dans ces mouvements une culture du secret et de la clandestinité, où il est tout aussi difficile de s’engager que de se désengager.

     C’est d’autant plus vrai que les autorités sont à cran depuis l’attentat : le climat des sociétés secrètes est plus tendu que jamais sur Paris.